La téléconsultation : une réalité d’aujourd’hui… et de demain ?

Si depuis septembre 2018, la téléconsultation est officiellement remboursée par l’Assurance Maladie, son usage en France décolle difficilement. Est-ce prématuré d’y voir un signe de désintérêt des Français pour ce type de rendez-vous 2.0 ? En effet, à l’ère de l’avènement du digital, la consultation traditionnelle physique persiste, comme le montre les résultats de la dernière édition de notre Baromètre B3TSI x Chronic Panel x Egora. 

Cette 2e édition du baromètre a levé le voile sur une réalité : le manque d’information probant de la population concernant la téléconsultation. En effet, 83 % des répondants indiquent ne connaître aucune plateforme de téléconsultation. Seul le site Doctolib émerge un petit peu, avec 8 % de notoriété spontanée. Un taux qui grimpe dès lors qu’une liste de noms de plateformes est soumise aux répondants : 67 % de notoriété assistée pour Doctolib, suivi par Mesdocteurs (6 %), Doctoconsult et MédecinDirect (5 % chacun).

Est-ce le reflet d’un manque d’intérêt de la population pour la téléconsultation ? Probablement, car une petite part des répondants (7 %) pensent que la téléconsultation sera à terme le principal mode de consultation de leur médecin traitant. Et seulement 14 % de Français jugent la téléconsultation « meilleure ou bien meilleure » qu’un rendez-vous physique. Par ailleurs, 29 % estiment que la téléconsultation est « moins ou beaucoup moins bonne » que la consultation classique. 

Si ces chiffres prouvent bien que la téléconsultation n’est pas près de supplanter le rendez-vous traditionnel chez son médecin, il faudrait toutefois apporter un 2nd degré de lecture : son utilisation sera très probablement réservée à des motifs de consultation spécifique comme le renouvellement d’ordonnance, l’analyse de bilan biologique, l’incapacité de déplacement physique ou encore le suivi d’un traitement régulier en cas de maladie chronique. 

Alors sera-t-elle une réalité de demain comme le souhaite le Ministère des Solidarités et de la Santé et l’Assurance Maladie ? Si l’on en croit le taux de satisfaction des personnes ayant déjà téléconsulté, tout n’est pas perdu : ils sont plus de 7 Français sur 10 à indiquer que la téléconsultation est « au moins aussi bien » que la consultation classique. De plus, il faut souligner un point positif : ceux qui n’ont encore jamais téléconsulté sont 63 % à spécifier qu’ils utiliseront probablement ou certainement la téléconsultation dans les prochains mois.

En définitive, il serait pertinent de voir en la téléconsultation un complément efficace à la consultation physique, et non pas comme un substitut. Car le but n’est pas de remplacer ce qui existe déjà mais plutôt d’apporter une autre solution aux patients, un autre moyen d’accès à la santé.